Les plages ne sont pas des parkings !
Rescapées de la mission RACINE, les plages « sauvages » ne sont pas des parkings ni même des routes. La LPO Aude soutient les acteurs courageux pour un retour dans un État de droit et un respect de l’environnement.
La mission Racine a épargné de beaux linéaires de plages dans l’Aude. C’est pour ces plages dites « sauvages » ou naturelles que nombre de visiteurs choisissent notre territoire comme lieu de villégiature. Mais ces plages disparaissent peu à peu sous d’effet d’un déficit d’apports en sable. En cause ? L’urbanisation du trait de côte et les aménagements durs (dignes, épis, jetées, …), mais aussi une dégradation des milieux naturels constituant le lido, dont notamment les dunes.
Dans un contexte de dérèglement climatique et d’une probable montée du niveau marin, sans autre solution de repli, les plages et les dunes sont les derniers remparts naturels contre les coups de mer et les tempêtes.
Ce sont aussi des habitats naturels rares et menacés où vivent de nombreuses espèces végétales et animales protégées. Dans l’Aude, les plages sont des sites de nidification pour de nombreux oiseaux rares : Sterne naine, Gravelot à collier interrompu, Huîtrier pie ou Alouette calandrelle et servent de zones de stationnement ou d’hivernage pour de nombreuses espèce d’oiseaux d’eau.
Or l’Aude est l’un des 2 derniers départements français où ces milieux fragiles sont encore considérés comme des zones de parking et de circulation d’engins motorisés.
En 25 ans, des progrès ont été réalisés et la LPO Aude félicite les communes de Leucate, Port-la-Nouvelle, Narbonne et Fleury, qui ont su prendre les mesures nécessaires pour la protection de leurs plages.
Il ne reste en France que 4 communes sur lesquelles des accès motorisés restent possibles sur les plages : Gruissan, La Palme, Port-la-Nouvelle et Arles.
La circulation et le stationnement de véhicules motorisés entraînent des impacts notables sur l’environnement : destruction d’espèces protégées, altération des habitats naturels et du fonctionnement de l’écosystème, et enfin pollution par les hydrocarbures.
Aussi la LPO Aude soutient-elle la concertation lancée en 2014 par les services de l’État, le PNR de la Narbonnaise et le Conservatoire du Littoral avec les communes concernées.
Il existe de nombreux exemples de plages en France et en Europe sur lesquelles les accès ont été contrôlés au bénéfice de l’environnement et des utilisateurs. L’Aude doit être en mesure de relever ce défi.
Dans 30 ans, les acteurs de ce progrès pourront être fiers d’avoir légué aux générations futures leurs véritables plages sauvages.